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Lait Lactalis contaminé : quand les choix politiques laissent la place aux profits et aux derivent

Accident industriel imprévisible, froid calcul, laisser-aller ou laisser-faire, une nouvelle fois, un scandale alimentaire de grande ampleur inquiète les consommateurs.

Du fait d’une contamination d’un lait pour bébés de la marque Lactalis par la salmonelle, 37 bébés en France ont été atteints de la salmonellose, dont 18 ont été hospitalisés. Un nourrisson a également été contaminé en Espagne. Pour la CGT, les suppressions de personnel, aussi bien chez Lactalis qu’à la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), sont la véritable cause de ce nouveau scandale sanitaire, comme récemment viande de cheval, « dieselgate » et autres oeufs contaminés... comme le soulignait deja la fédération des finances de la CGT dans un article en novembre 2017 !

L’affaire remet également une nouvelle fois en question la politique gouvernementale de suppressions massives d’emplois, d’abandon de missions, fut-ce aux risques de la santé des citoyens.
Il est une nouvelle fois démontré que l’autocontrôle par les entreprises de leur propre production est loin d’être suffisant, leurs profits passant nettement avant la santé des consommateurs !

Politique sociale de l’entreprise Lactalis

Que penser de ce nouveau scandale sanitaire qu’est l’infection par la salmonellose de bébés, suite à l’absorption d’un lait de la marque Lactalis ? Pour Julien Huck, secrétaire général de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf CGT), les causes de ce nouveau scandale sont à chercher dans la politique sociale de l’entreprise Lactalis. Outre des conditions de travail déplorables, des licenciements à tout-va, et des externalisations sans fin, Lactalis pratique également le lean management : on impose aux salariés le lavage des machines, alors que cette tâche, délicate, aurait dû être confiée à des équipes spécialisées, spécialement formées à cet effet. Pas plus qu’il n’y a d’équipes spécialisées en la matière, il n’existe de contrôle, depuis l’arrivée du lait jusqu’à son conditionnement, établi sur la base d’un cahier des charges internes qui respecte les normes européennes. Rien de tout cela n’existe chez Lactalis, argumente la Fnaf-CGT. En lieu et place, la direction de Lactalis cherche des boucs émissaires et désigne les salariés de production et de laboratoire. « Du fait de leurs conditions de travail dégradées, les salariés ne disposent pas de moyens et de temps suffisants pour faire leur travail », ajoute la Fnaf-CGT.

Suppression d’emplois à la DGCCRF

Pour le syndicat national des agents de la concurrence, de la consommation, et de la répression des fraudes (SNACCRF-CGT), le scandale Lactalis « révèle les conséquences de l’addition d’une désorganisation de la DGCCRF et des politiques assumées des suppressions d’emploi ». Les effectifs de la DGCCRF, qui ont pour tâche le contrôle d’entreprises comme Lactalis, sont passés de 3600 en 2008, à 3000 en 2012. « Ainsi le CCRF implanté en Mayenne a vu ses effectifs fondre de moitié depuis une dizaine d’années, passant d’environ 15 à 7-8 agents, pour accomplir ses missions à l’échelle du département ».
Dans le cadre du plan de réduction d’effectifs dans la fonction publique Cap 2022, de nouvelles suppressions d’emplois sont prévues. Dans le même temps, ajoute le SNACCRF-CGT, la possibilité pour la DGCCRF de saisir la justice s’est considérablement réduite, au profit de suites administratives, voire d’une absence de suite. Ainsi, le gouvernement veut faire passer un projet de loi qui promeut le droit à l’erreur et le droit au contrôle sans sanction. L’adoption de ce texte ferait de la DGCCRF un organe de conseil aux entreprises. « Pour répondre aux enjeux primordiaux de santé, de sécurité et de loyauté, dont la responsabilité incombe à l’État, la CGT propose pour la DGCCRF une tout autre organisation du service associée à des recrutements d’inspecteurs et contrôleurs de la CCRF implantés dans les départements pour atteindre un effectif national de 4 000 agents et que s’exerce une véritable police économique. »

Lire aussi le communiqué de presse du syndicat CGT des agents de la concurrence, consommation et répression des fraudes (SNACCRF-CGT).

Article publié le 19 janvier 2018.


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